L’étude clinique se poursuit

L’objectif du projet PATHACOV

Le projet PATHACOV ambitionne la mise au point d’une nouvelle méthode diagnostique des pathologies humaines par l’analyse des composés organiques volatils (COVs) présents dans l’air exhalé des patients.

Les COVs sont des composés issus du fonctionnement des cellules du corps humain, que l’on retrouve dans l’air exhalé (souffle) suite à leur acheminement par le sang.

Dès lors, l’analyse de la signature COVs dans l’air exhalé d’un patient pourrait constituer une indication précieuse sur le fonctionnement d’un organe et/ou le développement d’une pathologie. Cela pourrait renseigner le corps médical sur le risque de présence de cellules tumorales chez un patient.

Ce projet s’intéresse plus particulièrement à la détection précoce des cancers du poumon, via cette méthode. L’identification d’une signature COVs spécifique du cancer broncho-pulmonaire pourrait permettre le développement de capteurs spécifiques et ainsi d’un boitier de dépistage.

Une étude clinique à grande échelle

PATHACOV, c’est également une étude clinique d’envergure dont l’objectif principal est de déterminer les composés organiques volatils (COVs) marqueurs du cancer broncho-pulmonaire. Désormais ouverte dans 7 centres de recrutement*, celle-ci vise à recueillir les COVs expirés pour un total de 1 500 sujets :

  • 750 patients dépistés d’un cancer broncho-pulmonaire
  • 750 sujets témoins :
    • 250 ex-fumeurs
    • 250 fumeurs
    • 250 sujets n’ayant jamais fumé

Les sujets, après présentation du protocole de recherche, se voient proposer de procéder au recueil des COVs exhalés dans leur souffle.

*CHU de Lille, CHU d’Amiens, CHU de Rouen, CH de Valenciennes, CH de Roubaix, CH de Saint-Quentin, Institut Pasteur de Lille (témoins uniquement).

Comment cela se passe-t-il ?

Un masque électronique est placé sur le visage des volontaires, dans lequel ces derniers inspirent et expirent pendant 10 minutes environ. A l’expiration, des pompes aspirent l’air exhalé pour venir le stocker au sein de résines miniaturisées (tubes de recueil), ensuite hermétiquement fermés. L’examen est rapide, non-invasif mais également indolore pour les participants.

Comment déterminer les COVs marqueurs du cancer broncho-pulmonaire ?

Ces tubes sont analysés par un prestataire spécialisé dans l’analyse des COVs pour déterminer la liste des COVs présents et leur concentration dans l’échantillon. Près de 150 COVs peuvent être retrouvés dans chacun des tubes analysés, à rapporter aux 1 500 sujets à recruter !

A l’issue du recrutement des sujets volontaires, notre partenaire le laboratoire CRIStAL (spécialiste du traitement des données massives), va pouvoir définir une signature chimique des COVs susceptibles d’être des marqueurs du cancer broncho-pulmonaire.

Le dépistage précoce : un enjeu majeur de santé publique

Sur la base de cette signature COV, les partenaires du projet PATHACOV pourront développer un dispositif de dépistage intégrant des capteurs spécifiques à ces COVs d’intérêt.

L’intérêt de cette démarche est de développer un boîtier portable et non-invasif, utilisable à l’hôpital, en médecine de ville ou dans les centres de dépistage avec un objectif très clair : détecter plus précocement le cancer broncho-pulmonaire pour améliorer sa prise en charge. Le poumon constitue la 2e localisation de cancer chez l’homme (46 000 cas annuels, 15% des cas de cancer), en terme d’incidence, mais il reste le plus mortel.

Aujourd’hui majoritairement dépisté à un stade avancé ou métastatique (organe profond), les chances de survie des patients avoisinent les 15 % à 5 ans. L’espoir d’un dépistage précoce de cancer, grâce aux COVs, est significatif. Il permettrait d’améliorer grandement les chances de survie du patient, grâce à l’accès à des traitements locaux à visée curative : chirurgie notamment. Ainsi, en fonction de la précocité du stade, les chances de survie peuvent s’améliorer jusqu’à 90 % à 5 ans !

PATHACOV à l’épreuve de la COVID-19

La pandémie COVID-19 n’a pas épargné les territoires français et belges et ses établissements de santé, loin s’en faut.

Les centres hospitaliers partenaires du projet ont affronté la première vague épidémique du printemps 2020, arrêtant momentanément l’étude clinique afin de faire face à l’afflux massif de patients COVID-19 à l’hôpital.

Les conditions épidémiques plus favorables de l’été et l’amélioration des connaissances sur les mécanismes de propagation et d’action du SARS-CoV-2 ont permis la reprise des inclusions.

En raison de la circulation du virus du SARS-CoV-2, cette dynamique est fragile mais résiste :

  • En octobre 2020, le Centre Hospitalier de Saint-Quentin a confirmé sa participation à l’étude et procède déjà à de premiers recrutements de patients.
  • En novembre 2020, le Centre Hospitalier Universitaire de Lille confirme l’acquisition de deux nouveaux masques électroniques. Grâce au soutien financier du programme Interreg France-Wallonie-Flandre et des fonds européens, deux nouveaux centres hospitaliers vont bientôt pouvoir proposer cette étude à leurs patients.
  • Nous comptabilisons, entre juin et novembre, la participation à l’étude de près de 20 patients et 60 témoins volontaires supplémentaires.

Entre les deux vagues épidémiques, les partenaires hospitaliers se sont organisés pour que, dans la mesure des capacités hospitalières et de l’évolution épidémique, le recrutement de sujets puisse se poursuivre.

L’enjeu est primordial : dépister précocement le cancer broncho-pulmonaire pour améliorer les conditions de vie et chances de survie de nos patients.